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Quand l’ennemi vient de l’intérieur : comprendre et dépasser l’auto-sabotage

Dernière mise à jour : 9 oct.

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L’auto-sabotage, l’auto-dénigrement et les pensées qui tournent en boucle


L’auto-sabotage, c’est quand on empêche soi-même quelque chose de bien d’arriver, souvent sans même s’en rendre compte.


C’est un peu comme si on mettait des bâtons dans les roues de son propre vélo alors qu’on souhaite pourtant tellement avancer. On veut progresser, mais quelque chose à l’intérieur freine, résiste et détourne.


On le fait rarement par choix conscient.


En réalité, l’auto-sabotage est souvent le résultat d’un conflit intérieur : une partie de nous veut avancer, grandir, créer, tandis qu’une autre a peur et cherche avant tout à éviter la douleur. Ce tiraillement crée des comportements paradoxaux.

 

 


Les multiples visages de l’auto-sabotage

 

L’auto-sabotage se manifeste par mille petites attitudes : repousser constamment une tâche, un projet ou une discussion importante, se juger sans relâche, chercher à ce que tout soit parfait avant d’agir, ou encore attendre le moment où l’on se sentira “prêt” - un moment qui, souvent, ne vient jamais.


Cela peut aussi prendre la forme de comportements compulsifs (manger sans faim, consommer de l’alcool pour “décompresser”, se réfugier dans le travail ou les écrans), ou d’une attitude de victime, où l’on croit que les autres ou les circonstances ont toujours le dernier mot sur notre vie.


Dans tous les cas, une partie de nous agit contre nos propres élans, tout en ayant le sentiment d’essayer. C’est un paradoxe douloureux : on s’épuise à vouloir avancer, sans comprendre pourquoi on reste bloqué.

 


 

La racine du saboteur : la peur et la protection

 

Derrière ces comportements, on retrouve une voix familière, celle de l’auto-dénigrement. Elle chuchote ou martèle :

« Je ne suis pas assez bien. » ; « Je vais sûrement rater. »« Les autres vont se moquer ou ne pas m'accepter tel que je suis. » ; « Je ne mérite pas d’y arriver. »


Ces pensées ne sont pas de simples “idées négatives”, ce sont des mécanismes de protection. Le mental cherche à nous protéger de la peur : peur d’échouer, peur d’être jugé, peur de perdre quelque chose, ou même… peur de réussir. Oui, parce que réussir, parfois, signifierait sortir de sa zone connue, affronter le regard des autres, ou assumer pleinement sa valeur.


Derrière l’auto-sabotage, il y a donc une intention cachée : se protéger. Le problème, c’est que cette protection devient une prison : on évite la douleur potentielle… au prix de sa propre expansion.


 

 

La boucle des pensées : le piège du mental

 

Alors on se freine, comme pour se préserver d’une douleur anticipée, mais ce réflexe, issu de peurs anciennes (enfance, transgénérationnel...), finit par nous enfermer.


Plus on se critique, plus on doute ; plus on doute, plus on agit contre soi. Et c’est ainsi que naît la boucle obsessionnelle : ces pensées qui tournent sans fin, rejouant les mêmes scénarios et les mêmes peurs, sans jamais offrir de sortie.


On croit réfléchir, mais on en fait, rumine. On croit chercher des solutions, mais on tourne autour du même point d’attache : la peur de ne pas être “assez”. Ces boucles sont épuisantes, mais leur fonction est claire : elles entretiennent l’illusion du contrôle. Tant qu’on pense, on croit agir, alors qu’on s’immobilise.

 


 

La clé : reprendre son pouvoir

 

Sortir de l’auto-sabotage commence par un mouvement intérieur essentiel : reprendre son pouvoir. Non pas en se durcissant, ni en cherchant à contrôler, mais en cessant de se percevoir comme impuissant.


Reprendre son pouvoir, c’est retrouver son autorité intérieure, cette capacité à s’écouter, à se respecter, à se diriger avec douceur et fermeté à la fois.


Sortir de la position de victime, ce n’est pas se blâmer. C’est cesser de lutter contre soi, contre ce que l’on ressent ou ce que l’on a vécu. C’est reconnaître que, même si certaines blessures nous ont façonnés, notamment celles de l’enfance, nous restons les seuls capables de créer un espace intérieur de liberté et de choix.


Rester dans la victimisation, c’est remettre sans cesse la responsabilité à l’extérieur : à nos parents, à notre passé, aux autres, aux circonstances.


Mais reprendre son pouvoir, c’est ramener doucement la responsabilité à soi, non pour se culpabiliser, mais pour retrouver la capacité d’action. C’est reconnaître : « Ce que j’ai vécu m’a marqué, mais je peux maintenant choisir comment j’y réponds. »


Cette démarche touche particulièrement ceux qui portent la blessure d’humiliation.

Enfants, nous avons parfois appris que notre expression personnelle, nos « non », notre besoin d’autonomie pouvaient décevoir, déranger voire même être niés. Alors, nous avons préféré nous adapter, nous taire, faire passer les besoins des autres avant les nôtres, croyant que c’était la condition pour être aimés. Mais à force de nous nier, une colère sourde s’est installée, celle d’un être qui aspire à se sentir libre, respecté et digne.


Reprendre son pouvoir, ici, signifie oser réhabiliter cette énergie vivante : la colère devient non plus une explosion ou une force de destruction, mais une véritable force d’affirmation. Cela commence par des gestes simples : oser dire un vrai « non », terminer une tâche qu’on repoussait, exprimer plutôt que ressasser. Ces petits actes ont un effet immense : ils restaurent la confiance et réancrent notre présence.


C’est aussi réapprendre à écouter son corps, ce baromètre intérieur qui sait avant nous où sont nos limites, ce qui nous étouffe, ce qui nous nourrit. C’est lui redonner voix au chapitre.


Alors, peu à peu, quelque chose se redresse à l’intérieur :

« Oui, j’ai peur, mais je choisis d’essayer. » ; ; « Oui, j’ai douté, mais je me donne une nouvelle chance. » ; « Oui, j’ai longtemps cru à cette voix critique, mais j’apprends à écouter celle de ma vérité. »


Reprendre son pouvoir, c’est cesser de se battre contre soi pour enfin s’allier à soi. C’est transformer la honte en force tranquille, la colère en courage et la peur en mouvement. Et de cette réconciliation naît une présence nouvelle plus juste, plus ancrée et profondément vivante.

 



Devenir son propre allié

 

Reprendre son pouvoir, c’est devenir son propre allié.


C’est apprendre à se parler avec douceur et à reconnaître ses efforts plutôt que ses manques.

C’est comprendre que la confiance ne naît pas de la perfection, mais du mouvement.

Chaque pas compte, même minime, car il redonne à la vie un sens d’élan et de direction.


C’est aussi comprendre que les pensées ne sont pas des vérités, mais des habitudes mentales : elles peuvent être observées, apprivoisées, puis peu à peu transformées.


Ce travail demande du temps, de la patience, et surtout de la compassion envers soi.

 

 


Un chemin de réconciliation

 

Sortir de l’auto-sabotage n’est pas un exploit : c’est un chemin de lucidité et de réconciliation.


Chaque fois qu’on agit malgré la peur ou qu’on cesse de se définir par ses doutes, on reprend un peu de son pouvoir. Et c’est ainsi, pas à pas, qu’on se libère des boucles mentales pour retrouver une paix intérieure réelle, celle qui vient quand on cesse de lutter contre soi-même.


Parce qu’au fond, guérir de l’auto-sabotage, c’est apprendre à se faire confiance et à se traiter enfin comme quelqu’un qu’on aime.



Géraldine Redouté

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