La communication consciente
- Géraldine Redouté
- il y a 4 jours
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 3 jours

La communication consciente : écouter pour de vrai et s’exprimer avec authenticité
T’est-il déjà arrivé d’écouter sans entendre ?
Personnellement, cela m'est arrivé probablement trop souvent.
Il y a ces moments où l’on croit écouter l’autre… mais en réalité, on prépare déjà notre réponse. On veut tantôt avoir raison, tantôt se défendre, consoler, corriger, ou encore sauver. Et pendant ce temps, on n’écoute plus vraiment.
La communication consciente commence là où l’on cesse de réagir pour commencer à être réellement présent.
C’est une forme d’écoute active et d’expression authentique, et une manière de se relier plutôt que de se protéger.
Et parfois, même quand on écoute vraiment, la compréhension reste difficile car nos modes de communication sont parfois si différents : ce qui est clair pour l’un peut sembler flou pour l’autre.
Certains s’expriment avec des mots, d’autres avec des silences ; certains parlent pour réfléchir, d’autres se taisent pour trouver leurs mots. Il n’est donc pas toujours simple de décoder l’intention derrière les phrases – et en être conscient est essentiel.
« Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis,
ce que vous voulez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez en comprendre,
ce que vous voulez comprendre, et ce que vous comprenez,
il y a au moins neuf possibilités de ne pas se comprendre. » - Bernard Werber
À cela s’ajoutent les échanges écrits - messages, mails, textos - où le ton disparaît et où chaque mot ou smiley peut être interprété mille fois.
Il m’est arrivé tant de fois de projeter un ton ou une émotion dans un message et d’y lire quelque chose de blessant, de froid ou d’ambigu. Et puis, en relisant plus tard, je me rendais compte que ce n'était vraiment pas le cas, que tout était écrit, clair, factuel, neutre… C’est simplement que je l’avais lu à travers mon propre prisme du moment et de certaines de mes blessures encore très actives.
Ces différences de perception nous rappellent combien la communication consciente demande de la clarté, de la curiosité et une bonne dose d’humilité.
Et lorsqu’il y a relation, il est essentiel d’oser questionner l’autre : lui demander ce qu’il a voulu dire, ce qu’il ressent, quels sont ses besoins, ses limites ou ses intentions, surtout quand quelque chose n’est pas clair.
Cela permet d’éviter bien des malentendus et de ne pas tout prendre pour soi. Interroger avec douceur, c’est choisir le lien plutôt que la supposition et la projection, c’est ainsi garder le cœur ouvert plutôt que de se refermer sur une interprétation.
Écouter sans préparer sa réponse
Écouter consciemment, c’est offrir à l’autre un espace vide, sans agenda ou sans « oui mais… ».
C’est se taire assez longtemps pour accueillir ce qu’il vit, même si cela nous dérange et même si cela éveille quelque chose en nous.
Souvent, quand quelqu’un nous parle, notre mental s’active : « Comment je vais répondre ? Qu’est-ce que je vais dire ? Est-ce que j’ai raison ? »
Mais écouter vraiment, c’est renoncer un instant à soi pour laisser l’autre exister dans ses mots. Ce n’est pas approuver, c’est accueillir.
Et ce simple geste change tout, parce que se sentir entendu, c’est déjà être aimé.
Parler avec respect et authenticité
La communication consciente ne se limite pas à l’écoute.
Elle invite aussi à parler autrement, à s’exprimer de manière authentique et à dire ce qu’on vit sans accuser, sans juger et sans pointer du doigt.
Parler de soi, de ses ressentis, de ses émotions et de ses impressions, c’est déjà un pas d’ouverture authentique vers l’autre. C’est choisir de se dire avec clarté, en prenant la responsabilité de son vécu, et en formulant éventuellement une demande concrète.
Quelques exemples concrets de la vie :
« Quand tu laisses traîner tes affaires, je me sens découragé parce que j’ai besoin de calme et d’ordre à la maison. » plutôt que « Tu es vraiment désordonné, tu ne fais jamais attention ! »
« Quand tu cries, j’ai du mal à t’écouter. J’ai besoin qu’on parle plus calmement pour qu’on puisse se comprendre. » plutôt que « Arrête de crier tout de suite, tu es insupportable ! »
« Quand tu t’isoles après une dispute, je me sens perdu et j’ai besoin de savoir si tu as simplement besoin de temps pour toi. » plutôt que « Tu fuis toujours les problèmes, tu ne m’aimes pas assez pour en parler. »
« Quand la réunion change au dernier moment, je me sens désorganisé parce que j’ai besoin de temps pour m’adapter. » plutôt que « C’est toujours pareil avec toi, tu préviens à la dernière minute ! »
Dans le premier cas, on parle chaque fois de soi. Dans le second, on attaque l’autre. Et cette nuance change tout.
Ces exemples montrent que communiquer consciemment ne veut pas dire être parfait, ni tout contrôler, mais simplement choisir de parler depuis soi plutôt que contre l’autre. C’est aussi accepter de questionner, de vérifier et d’éclaircir, plutôt que d’interpréter.
Nommer ses émotions et ses besoins, c’est un acte de responsabilité, pas de faiblesse.
Nous avons chacun la responsabilité de nos paroles et de la façon dont nous nous exprimons ; l’autre a la sienne dans la façon dont il reçoit ce que nous disons.
C’est là que la conscience relationnelle prend tout son sens : ne pas projeter sur l’autre nos blessures, ne pas interpréter trop vite, et revenir à soi avant de réagir.
Communiquer avec clarté demande d’être en paix, autant que possible, avec ce qui se passe en soi, et donc d'apaiser ses blessures égotiques.
Dire « non » sans fermer son cœur
On confond souvent bienveillance et complaisance.
Communiquer consciemment, c’est oser poser ses limites, mais sans violence. C’est ce qu’on appelle parfois « la main de fer dans un gant de velours » : la fermeté dans le fond, la douceur dans la forme.
Dire non, c’est parfois le plus grand oui à soi-même, à la clarté et à la vérité de la relation.
« J’entends ton besoin, mais je ne peux pas y répondre pour l’instant. »
Une phrase simple, mais profondément libératrice.
Oser dire « non clairement », c’est aussi se donner la possibilité de dire « oui franchement ». C’est écouter son autorité intérieure, cette voix qui sait ce qui est juste pour soi. C’est être authentique dans ses limites et dans ses besoins, sans fermer son cœur ni écraser celui de l’autre.
Des pistes pour pratiquer
• S’observer en train de communiquer : remarquer quand on interrompt, quand on se défend, quand on veut avoir raison.
• Pratiquer l’écoute active : reformuler ce que l’autre dit pour vérifier qu’on a bien compris (« Si je t’entends bien, tu ressens… »).
• Exprimer ses besoins sans accusation : utiliser le « je » plutôt que le « tu ».
• Faire une pause avant de répondre : parfois, respirer une fois suffit à transformer tout l’échange.
• Chercher le lien plutôt que la victoire.
Et la télépathie dans tout ça ?
Et puis, au-delà des mots, il y a parfois ces échanges silencieux. Ces instants où l’on sent la présence de l’autre sans qu’il ait besoin de parler.
Une pensée qui traverse, un élan intérieur, un frisson partagé à distance. On appelle cela intuition, résonance, ou parfois télépathie - peu importe le mot, l’essence reste la même.
Cela peut également passer par les rêves lucides.
C’est une autre forme de communication, plus subtile, qui échappe à la logique mais pas au lien.
Peut-être que lorsque deux êtres s’écoutent vraiment, quelque chose s’ouvre entre eux - un espace invisible, vivant, où les mots deviennent presque superflus.
Et si la communication consciente, dans sa profondeur, nous préparait justement à cette écoute-là - celle du cœur, au-delà du son et de la distance ?
En conclusion...
Communiquer consciemment, ce n’est pas devenir parfait – c’est être présent.
C’est accepter que chaque échange soit une opportunité de se rencontrer soi-même et de rencontrer l’autre, vraiment. Parce qu’au fond, nous n’avons pas tant besoin d’avoir raison… Nous avons surtout besoin de nous sentir compris, entendu.
Mais au fond, avons-nous toujours besoin d’être compris ? Peut-être pas.
Parfois, malgré tous les efforts, les mots ne suffisent pas et les univers se frôlent sans se rejoindre tout à fait, et c’est ainsi. L’amour, l’amitié, la bienveillance peuvent exister même dans l’incompréhension. Accepter que l’autre ne nous saisisse pas complètement, c’est aussi une forme de paix, et c’est reconnaître que chacun perçoit le monde à travers sa propre histoire, ses filtres, ses sensibilités. Et donc que le lien ne dépend pas toujours de la compréhension parfaite, mais de la présence sincère et de la volonté de rester ouverts, même quand tout n’est pas clair.
La communication consciente a été, pour moi, un long chemin.
Apprendre à exprimer mes besoins, mes limites, ma vérité… cela ne s’est pas fait du jour au lendemain. C’est venu petit à petit, à force d’oser, encore et encore.
Longtemps, j’ai eu l’impression de m’embrouiller et de ne pas réussir à me faire comprendre. Mes émotions prenaient le dessus, tout se mélangeait, et je finissais par douter de ce que j’exprimais - et même, parfois, de qui j’étais.
Mais avec le temps, j’ai compris que la clarté naît de la confiance, et que la confiance grandit avec la pratique, avec l’amour et la bienveillance envers soi.
Aujourd’hui encore, c’est un apprentissage continu : celui d’oser dire, d’oser être, sans peur de déranger, sans peur d’être mal comprise.
C’est un chemin d’authenticité et un retour vers soi. Et chaque mot posé avec conscience devient une petite victoire du cœur.
Géraldine Redouté
Accompagnement psycho-corporel, spirituel, numérologique et énergétique.
Consultations à Uccle/Bruxelles ou visio.



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